Les poètes romantiques ... C'était rare qu'on lui en parle, ou qu'on associe le temps pourrie de Londres à ce genre de littérature.
Mais pourquoi pas, après tout.
César balaya du regard la jetée avant de repérer l'un de leur bateau, celui qui avait nécessité sa présence.
- Celui-là, le Lancaster.
Ici, l'humidité omniprésente rafraichissait encore l'atmosphère et les dockers prenaient une légère pause, accoudé aux caisses qu'ils devraient monté sur les différents bâtiments. Il le dévisageait tous, ou presque. C'était rare que le chef se déplace ici, mais d'après le capitaine Walsh, c'était une affaire importante.
Aussi, dès qu'il arriva devant le bateau, il n'hésita à grimper sur la frêle planche qui reliait le quai au pont supérieur.
Foutu bateau. Foutu humidité. Il avait froid aux mains.
Les marins - bien peu par rapport au nombre de départ, le fixèrent de leur poste d'observation, personne n'osait s'approcher.
Le capitaine finit par sortir de sa cabine, et tendit par respect la main à César, qui la lui secoua avec un sourire. Toujours un plaisir de retrouver sa poigne de brute, ses cheveux bruns hirsutes et ses yeux trop noirs, si noirs qu'on en voyait à peine le blanc de l'oeil, il avait vraiment un regard particulier, Walsh.
Il était peut-être brutal, le capitaine, mais au moins - tant qu'il était payé - il obéissait.
- Bon, pourquoi tu m'as demandé ?
Au lieu de répondre à sa question, le dénommé Walsh fixa quelques instants Lewis avant de reporter son attention sur son chef.
- C'est qui c'ui là ?
- Mon nouveau garde du corps, t'occupes.
- Ca ? T'es sûr ? On dirait un p'tit bourge.
César ne le contredit pas, et puis de toute façon, il était sur le bateau du capitaine, le reprendre devant ses propres hommes ne lui ferait certainement pas plaisir.
Et aussi parce qu'embêter Lewis était amusait, mais chut, c'était un secret.