Project Valkyrie

1938, et les Nazis se préparent à contre-attaquer.
Leur plan ?

Des Supersoldats, dont les pouvoirs animaliers incorporés dans leur ADN les rendraient invincibles... Ou presque.
C'est dans le Laboratoire du sud de l'Allemagne que d'anciens criminels et autres prisonniers sont testés, créés, et entraînés. Après tout, il ne leur reste que quelques mois avant la Seconde Guerre mondiale...

Nom complet : Andreï Korovine
Âge : 27 ans
Sexe : M
Nationalité : Soviétique
Orientation sexuelle : Bisexuel et l'assume.
Crime commis : Espionnage, vols, meurtres, et haute trahison.
Pouvoir hérité : Régénération cellulaire accélérée.
Personnalité : Méfiant/Froid/Stratège/Tenace. Auprès des gens à qui il tient, il les tiendra à distance de peur qu'il ne leur porte malheur. Jaloux, cynique et attentif, Andreï a tendance à s'empêcher de tisser des liens affectifs. Une carapace d'acier qui, au fond, protège un cœur sensible et... littéraire.
Histoire : //
Image/Description : 1m71, avec sa carrure solide et athlétique, Andreï a la peau claire et les cheveux brun presque noirs des Russes du Nord. Son visage est masculin également : Une mâchoire fortement marquée, des traits réguliers, un nez droit et des yeux noisette tirant sur le doré au regard perçant le caractérisent. Enfin, sa main gauche a souffert d'une engelure il y a deux ans de cela : en conséquence, son majeur et son annulaire sont amputés à la première phalange.
Autres : Il affectionne tout particulièrement la forêt, la littérature russe et les chats.

Nom complet : Irina Lyssenko.
Âge : 21 ans.
Sexe :F
Nationalité : Ukrainienne
Orientation sexuelle : Hétérosexuelle, avec cependant un dégoût récent du sexe.
Crime commis : Evasion d'un kolkhoze et agression à mains nues sur des agents de la force soviétique.
Pouvoir hérité : Salive acide.
Personnalité : Placide/Réservée/Patiente. Irina a subi plusieurs revers de fortune dans sa vie et en conséquent, en a acquéri un sens du pessimisme qu'elle ne montre pas toujours. Entêtée et discrète, elle est cependant de nature sociable envers les cobayes et s'accomode bien de sa nouvelle existence au laboratoire, qu'elle juge moins dure qu'aux champs. Mais elle est également férocement loyale et honnête; alors qu'elle ne refusera jamais de l'aide à quelqu'un dans le besoin, elle n'hésitera pas à attaquer un assaillant...
Histoire : //
Image/Description : 1m74, avec une silhouette autrefois plantureuse, presque en poire. Elle en a conservé des hanches larges et une minceur tirant sur la maigreur, qui commence à se réduire avec les repas du laboratoire. Ses mains, larges et couvertes de cals, et ses bras, costauds et secs, sont habitués à manier la pioche et la faucille. Son visage, bien que n'obéissant pas le canon de beauté de l'époque, possède son propre charme : avec sa forme tirant sur le rond, son nez retroussé, ses grands yeux brun chocolat en amande encadrés de longs cils et de sourcils expressifs, on lirait ses émotions comme sur un livre. Ses lèvres, bien que rendues plus pâle par le froid, sont charnues et son haut front est encadré d'une frange inégale sur le côté. Ses cheveux sont auburn, aux reflets roux; épais et ondulés, elle les noue en chignon lorsqu'elle s'entraîne.
Autres : Suite à un viol qui l'aurait poussée à s'enfuir, elle en porterait l'enfant... Cela fait maintenant trois semaines.

Nom complet : Abel Hammerstein.
Âge : 20 ans.
Sexe : Masculin (parce que décidément j’ai vraiment du mal avec la création de personnage féminins, oopsie doopsie.
Nationalité : Allemand.
Orientation sexuel : Hétéro curieux ~
Crime commis : Quelques vols à la tire et dégradation de bien public.
Pouvoir hérité : Odorat de chien.
Personnalité : En apparence, un sale gosse. Assez grande gueule et vantard. Du genre à provoquer pour provoquer, quitte à se faire frapper. Sens de l’honneur ridiculement haut, facilement vexable, mais tient toujours sa parole – question de principe encore une fois. Humour tordu, avec une préférence légèrement morbide sur les détails glauques et le nihilisme.
Histoire : Fils bâtard d’un haut gradé allemand qui ne l’a jamais reconnu comme étant un de ses enfants, il s’est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment et a été emmené pour le laboratoire, les soldats le jugeant en assez bonne forme pour supporter les expériences.
Image/Description : 1m72, le teint pâle et le visage constellé de tâches de rousseurs, des cheveux roux sombres, lisses et souvent en bataille. Yeux bleus.
Autres : Il a peur du noir, mais refuse de l’admettre.

Nom complet : Mickaël Lesnik.
Âge : 25 ans.
Sexe : Masculin.
Nationalité : Polonais.
Orientation sexuel : Fabuleusement gay.
Crime commis : Cambriolages.
Pouvoir hérité : Vison thermique de serpent.
Personnalité : Adaptable à quasiment toute personne, blague pour détendre l’atmosphère, très secret sur lui-même. Préfère se préoccuper des autres plutôt que de lui-même. Secrètement assez rancunier.
Histoire : //
Image/Description : 1m76 (oui j’ai cherché dans nos messages pour sa taille exact jpp), yeux noirs, cheveux de la même couleur, bouclé et toujours (toujours) en bordel. Visage expressif et un corps athlétique grâce à la danse ~
Autres : Insomniaque chronique.

Awwwwww Abel est trop chou.
AUSSI WOUPS J'AI OUBLIE DE RAJOUTER ORIENTATION SEXUELLE ~

Huhuhu c'est rajouté chez mes deux protégés.
Et oui Abel est cute.

JE VAIS LUI EN FOUTRE PLEIN LA GUEULE <3 <3

Je vais rajouter aussi et faire celui d'Irina 8D

MAISSSSS D8

Mickaël ne se rappelait plus depuis combien de temps il avait quitté la prison. Trois, peut-être quatre jours ? Il n'en avait aucune idée. Pas plus qu'il ne savait où en l'emmenait.
Les premiers temps de son transport en camion, il avait eut un sac opaque sur la tête pour ne rien voir d'où on l'emmenait, le reste du temps, il était shooté aux somnifères pour ne pas déranger. Maintenant, heureusement, les soldats lui avait permis de respirer un peu plus librement, sans sac, et sans somnifère. Mais il était toujours solidement surveillé, et après un arrêt qui leur permit de faire monter trois personnes de plus, le camion repartit et ne s'arrêta plus.

Enfin, après ce qui lui sembla des heures et des heures, le voyage tira enfin à sa fin.
Les soldats les firent descendre brutalement, et le plus jeune de leur groupe, un rouquin à peine plus grand que lui, se prit un coup de crosse de fusil dans la mâchoire pour avoir oser protester. Mickaël ne dit rien, mais compatis, il aurait un bleu pendant un moment.
L'endroit ne lui disait rien, et ne ressemblait à rien de connu. A mi-chemin entre un hôpital, une prison et un camp militaire. Après avoir zigzaguer dans plusieurs couloirs, les soldats les laissèrent enfin aller à leur guise dans une salle plutôt grande - une salle commune sûrement - et le polonais se rendit vite compte du nombre de gens amené ici, et qui semblait tous plus ou moins aussi surpris.
Un regard vers la porte d'entré, gardé par deux soldats, le dissuada de tenter quoi que ce soit, et il fit quelques pas dans la salle, regardant autour de lui avec un air curieux et confus.

Andreï se massa le crâne et releva la tête. Ils étaient enfin arrivés.
Au début, il avait cru à un simple déplacement de prison - en tant que prisonnier politique, cela ne l'avait pas surpris. Mais quand on l'avait amené, ligoté, chevilles liées et baillonné, vers un grand camion gris frappé du logo de la Gestapo parmi d'autres prisonniers, il avait cru que sa destination serait le camp de concentration.
A la place de cela... Une grande bâtisse blanche, aux airs de clinique ou de petit sanatorium perdu en forêt, se dressait devant lui. Et visiblement, il n'était pas le seul à se sentir perdu dans ce lieu insolite. Il se laissa mener vers une grande salle aux fenêtres minuscules et aux lumières aveuglantes.
Son centre était occupé par... une table ? Et deux bancs ?
Il se serait cru de retour dans la salle à manger du camp d'entraînement militaire de l'armée soviétique.
Il s'assit donc et observa les arrivants. Un jeune homme aux traits d'Européen de l'Est, un allemand, une jeune femme en piètre condition...
Ils étaient des cobayes ?
La situation était pire qu'escomptée.

Encore deux ou trois personnes arrivèrent, montant leur nombre à une quinzaine, environ. Avec la fatigue et la faim, Mickaël avait du mal à compter les gens qui n'arrêtaient pas de bouger, de tourner en rond en regardant autour d'eux comme des moutons.
Enfin, il n'allait pas les blâmer, il faisait pareil.
Sentant sa tête lui tourner et ses muscles le faire souffrir il s'étira en tentant de faire craquer ses vertèbres avant de se figer.
Dans un coin de la pièce, il repéra quelque chose ressemblant à une caméra, et après un rapide tour sur lui, il remarqua trois autres caméras de plus.
Où, et pourquoi était-il là ?

Abel, contrairement à Mickaël, semblait supporter beaucoup moins bien d'être enfermé dans un endroit inconnu.
Il ne comprenait pas, et même si le début du voyage l'avait effrayé - en partie parce qu'il n'avait aucune idée de pourquoi des soldats de son propre pays l'avait enlevé - maintenant il était surtout frustré.
Il était allemand après tout, l'armée n'avait pas le droit de le traiter comme ça, surtout qu'il n'avait rien fait, à part brûler une poubelle, rien de grave, et en plus le feu n'avait même pas encore pris quand les soldats lui étaient tombé dessus.
Et même si sa mâchoire lui faisait encore mal du cou reçu en descendant du camion, il s'approcha des soldats et lança assez fort pour que les autres prisonniers puissent entendre, dans un allemand parfait qui trahissait sa nationalité ;
- Pourquoi vous nous avez amené ici ?
Les soldats ne répondirent pas et le pointèrent simplement du canon de leurs armes, pour le forcer à reculer.
Mais Abel ne bougea pas d'un pouce, se répétant mentalement qu'il ne risquait rien.
Même le clic de la sécurité enlevé ne le fit pas reculer. Il voulait des réponses.

Le trajet en camion ne l'avait pas effrayée. Après les longues années de travail infernal dans les champs, Irina s'était sentie résignée en se faisant prendre, presque sur le point de goûter à la liberté. Evidemment que cela n'avait pas marché. Maintenant, la question, c'était ce qui arriverait : elle était soviétique, et ils étaient nazis.
Aussi, quand elle se vit arriver dans une salle propre, blanche, et spacieuse, elle eut du mal à comprendre. Etait-ce une salle d'exécution ? Mais elle n'était pas la seule, et c'était un espace en commun. Aucune prison n'était agencée de la sorte, avec une chambre commune comme celle qu'elle apercevait à quelques mètres de là...
Elle se retourna en entendant un éclat de voix - de l'allemand, une langue gutturale et incompréhensible à ses oreilles - et fronça les sourcils en voyant un garde prêt à dégommer un jeune homme aux airs en colère.
- Attendez !
Elle avait plaqué timidement la paume contre le fusil, et tressaillit en sentant la baïonnette rentrer dans sa chair coriace. Au lieu de retirer sa main, elle se força à rester calme.
- Il doit y avoir un malentendu, tenta-t-elle en russe, sa langue trébuchant sous la nervosité.
En face d'elle, le soldat allemand la fusillait du regard. Il finit néanmoins par retirer son arme; il était jeune, et ne devait pas avoir été suffisamment déshumanisé pour tirer sur une femme.
- Dites à votre ami d'arrêter de faire son malin, grogna-t-il dans un russe maladroit.
- Merci beaucoup... Spaciba.

Elle se retourna vers le jeune homme et s'essuya la paume.
- Mais qu'est-ce qu'il vous a pris ? lâcha-t-elle en russe, sans pouvoir s'en empêcher. S'en prendre à l'autorité en face ne résout rien.

Abel fut surpris de voir une femme s'interposer, et encore plus surpris qu'elle ne se fasse pas tuer sur le champ.
Et surpris aussi de l'entendre parler en russe. Ça signifiait que tous les gens rassemblés ici ne devait pas être allemand, et que ça serait sûrement dur de se faire comprendre, un problème en plus, quelle joie.
Aussi, il mit un peu de temps pour rassembler les quelques mots de russe qu'il avait appris par un ami à lui, pour lui répondre, en espérant se faire comprendre.
- J'aime pas pas comprendre.
Ce n'était pas une justification vraiment valide, mais c'était la seule qu'il pouvait trouver. Et sa confiance en son statut d'allemand intouchable avait été bien remis en cause. Si ça se trouve, ce soldat aurait vraiment tiré.
Ca compliquait les choses.

Visiblement, il ne connaissait pas sa langue tout comme elle ne connaissait pas la sienne. Cela ne serait pas la première fois. Aux kolkhozes, elle avait appris à comprendre le russe, le polonais et le bulgare.
L'allemand, en revanche... Quelques heures dans une Jeep de la Gestapo ne lui avaient certainement pas suffi. Il lui avait fallu des années pour les autres.
- Ici, eux... Dangereux. Pas insulter, rajouta-t-elle en russe devant son incapacité à trouver plus d'allemand.
La jeune femme le jaugea du regard l'espace de quelques secondes. Il n'était pas très grand, décoiffé - un air de voyou de petite envergure, mais de voyou allemand, aux yeux bleus aryen.
Il n'avait pas l'air d'être la plus agréable des créatures sur Terre, mais enfin, sociabiliser ne ferait pas de mal.
- Irina. Sie... Namen ? tenta-t-elle en tendant la main, réalisant trop tard qu'elle était tachée par les quelques gouttes de sang perdu contre la lame de l'arme.

Abel fronça les sourcils en l'entendant parler, essayant de se concentrer au maximum pour comprendre, et bien qu'il ne comprit pas tout parfaitement, le sens général était assez clair.
Aller directement parler aux soldats était une mauvaise idée. Bon il s'y attendait, mais pas à ce point là, pas au point de se faire menacer directement d'une arme.
Sans réfléchir il lui serra la main en retour, s'étonnant de la rugosité de ses mains. C'était comme si elle avait des mains plus viriles que lui.
Mais il se faisait sûrement des idées. A la place, il hocha la tête à l'entende de son prénom. Irina. C'était jolie, et plutôt rare, du moins en Allemagne.
- Moi c'est Abel, dit-il en relâchant sa main et en se pointant du doigt. Il n'avait aucune idée de ce qu'elle comprenait en allemand, et ce qu'elle ne comprenait pas, mais après tout ... Au pire, dans ce groupe de gens, il y aurait bien quelqu'un capable de traduire le russe, ou au moins de le comprendre.

Elle lui sourit en retour et serra sa main, sa poigne ferme comme on le lui avait appris - une question de respect : serrer faiblement, c'était considérer quelqu'un comme une mauviette-.
Au moins, les noms pouvaient être échangés universellement.
- Enchantée, Abel. Fais attention, rajouta-t-elle lentement, impuissante quant à pouvoir traduire.
Après un hochement de tête poli, elle relâcha sa main et vint s'asseoir avec soulagement sur le banc de bois, à un mètre ou deux d'un jeune homme aux cheveux bouclés. Cela faisait toujours du bien de pouvoir relâcher la tension de ses jambes pendant un instant.

Andreï, pendant ce temps, avait profité du fait que les gardes se cantonnent à la seule issue de la double pièce pour partir explorer les chambres.
Ou plutôt, la chambre. Deux rangées de dix lits en fer, garnis d'un simple matelas et d'une grosse couverture de laine, se faisaient face.
... C'était vraiment comme dans l'armée, alors. Las, il se frotta les yeux et réprima un bâillement. Ils les avaient laissé conserver leurs habits pour le moment, et c'était ce qui comptait.

Il ne compris pas la dernière phrase et hocha simplement la tête, pour faire semblant avant de la regarder aller s'assoir.
Un regard vers les soldats le dissuada de retenter le diable et il se remit à marcher en rond, observant les murs et le plafond sans grand interêt. Ils ne pourraient sans doute pas sortir avant un bout de temps, et l'idée de rester enfermer pour on-ne-savait-quoi l'inquiétait au plus au point.

Mickaël leva la tête quand Irina vint s'assoir à côté de lui, il l'observa quelques instants avant de se détourner. Elle ne devait pas en savoir plus que lui sur le but qui les avait tous rassembler ici.
Mais son estomac se manifesta bruyamment et il grimaça. Son dernier repas consistant - et c'était un repas de prisonnier - commençait à remonter et là tout de suite, il aurait fait n'importe quoi pour de la viande.
Aussi, et parce que c'était sans doute plus poli, il s'excusa en polonais et se tourna vers elle.
Autant continuer la discussion et tenter de connaître ses "camarades" d'enfermement.
- Euhm ... Comment tu t'appelles ?

Du polonais la fit se retourner, et elle sourit au jeune homme auprès de qui elle s'était assise.
C'était rassurant de penser qu'elle pourrait parler à au moins une personne ici...
- Je m'appelle Irina, je viens d'Ukraine, répondit-elle amicalement en se tournant de quelques degrés pour lui faire face. Et toi ?
Elle ne pouvait pas s'empêcher de se demander quand est-ce qu'ils mangeraient. D'après l'horloge rivée au sommet du mur à sa gauche, il était onze heures et quelques. Donneraient-ils seulement un déjeuner ?

Mickaël sourit légèrement en l'entendant lui répondre en polonais, soulagé de pouvoir être compris. Pas que l'allemand soit si difficile à comprendre - avec le bar que tenait sa mère, il avait vu passé plusieurs nationalité - mais le fait que les soldats n'ait pas l'air prêt à répéter une phrase pour peu que l'on ne comprenne ... N'était pas rassurant pour leur durée de vie ici.
- Mickaël, polonais, mais tu l'as deviné je suppose.
Il hésita quelques instants et regarda autour de lui, pas vraiment sûr de ce qu'il avait le droit de faire et de ne pas faire.
Aussi il se pencha légèrement vers elle pour continuer à voix plus basse ;
- Tu sais pourquoi ils nous ont emmené ici ?

Sa question la fit réfléchir un instant. Forcément que d'autres personnes se demanderaient les même choses qu'eux... Mais d'après son extérieur, l'endroit était une clinique, ou quelque chose du style. Certainement pas une prison normale, en tout cas...
- Je n'en sais rien, soupira-t-elle. Mais ça a l'air d'être une prison spéciale, comme s'ils allaient nous réhabiliter ou un truc du genre... Il n'y a pas de champs visibles ni d'industries alors ce n'est pas un camp de travail forcé, en tout cas. Mais y a des gens en tout genre, c'est assez étrange. Je suis tombée sur un gamin allemand qui s'entêtait à s'opposer aux gardes comme s'il pensait qu'il serait protégé... alors ce n'est pas non plus une prison haute sécurité ? Mais à part ça, je ne vois pas.

Mickaël resta silencieux un moment, passant mentalement en revue ce que cet endroit pourrait être et pourquoi il les avait fait venir ici. Tous étaient possibles, il n'avait pas assez d'informations pour pouvoir réellement deviner.
Aussi, il décida de changer de sujet.
- Ah oui, le rouquin qui a essayé de parler avec les soldats. Il était dans le même camion que moi, et il s'est déjà pris un coup de fusil pour avoir protester. Va vite falloir qu'il apprenne à la ferme, pour sa propre sécurité.
Surtout qu'il paraissait être dans les plus jeunes du groupe, même si tous devaient avoir entre vingt et trente ans. Ca ne l'aidait pas beaucoup, mais c'était déjà une information en plus.

Irina eut une grimace compatissante en imaginant la sensation d'une crosse en acier frapper un visage.
- Ca ne doit pas être très agréable... Enfin, il m'en doit déjà une puisque j'ai dû le défendre cette fois-là, sourit-elle avec amusement, blaguant à moitié. Il ne doit pas être quelqu'un de très futé pour s'opposer de la sorte à un type de la SS... Mais en même temps, il n'a pas une tête de fils de riche.
Elle hésita un moment, puis :
- Est-ce que tu as enfreint la loi, toi aussi ?

Le polonais rit doucement à la description peu flatteuse - mais pas si fausse que ça - qu'Irina avait fait d'Abel. Il ne pouvait pas encore se prononcer sur sa personne, mais elle n'avait pas totalement tort ; où il avait vécu une vie relativement facile et aisé pour ne pas se méfier des autorités, ou bien il avait une famille influente qui pourrait le sortir de là, mais dans les deux cas, ce qu'il faisait ici était assez ... Incompréhensible.
- Ouais, plusieurs même, mais je devais pas être un très bon voleur, vu que je me suis faire prendre.
Pendant une seconde, son cerveau comprit de façon détourné sa propre phrase.
Se faire prendre ... Mauvais voleur. L'image de Nero lui apparut et il préféra se reconcentrer sur Irina pour ne surtout, surtout pas pensé à lui.
- Et toi ?

Un voleur... D'après les vêtements propres mais usés et la minceur de Mickaël, cela faisait sens. Rien de très méchant - voler aux riches pour s'alimenter en somme, elle ne cracherait pas dessus. Les temps de vache maigre n'épargnaient personne.
Quand il lui demanda quant à elle, les images de la campagne et des bâtiments communautaires de béton flashèrent devant ses yeux, et elle dut cligner des paupières.
- Je travaillais dans un kolkhoze, avant. J'ai fini par tenter de m'enfuir mais... on m'a chopée à la frontière, coup de chance ou pas, c'était la Gestapo. Reste à voir si c'est mieux que sous les soviet', mais du moment qu'on me donne des repas je serais contente.

Il l'écouta avec attention et compatis sincèrement. Il n'avait qu'une vague idée de ce qu'était un kolkhoze, mais ça ne semblait pas le genre d'endroit à être agréable à vivre. A voir si cette prison était mieux.
- C'est vrai que j'ai super faim. Mais y vont forcément nous donner à manger à un moment où à un autre. Sinon ils ne nous auraient pas fait faire tout ce chemin pour mourir de faim ! Après est-ce que se sera bon ... Ca reste à voir. Rah, j'ai vraiment envie de viande ... Mais soyons réaliste, j'pense pas qu'on en aura ... Mais si on en avait ça serait tellement bien !