Project Valkyrie

Ça avait l'air de marcher, plus ou moins. Suivant le regard de Dusan il sourit légèrement.
- Mais tous tient dans le "presque", je suis toujours mieux que lui ~

- Et comment tu peux le savoir ? Y a pas que le physique qui compte...~
Il devait s'avouer que ce petit jeu de séduction, cette sorte de rivalité lui plaisait.

- Certes, mais tu ne me connais pas encore si bien que ça ~

- On apprendra... à mieux se connaître... très bientôt, j'imagine, répliqua-t-il, un petit sourire taquin aux lèvres malgré sa respiration alourdie par l'effort physique.
Voyant l'entraîneur tournant la tête pour les surveiller, il se tut et accomplit une dernière pompe avant de s'écrouler, au même instant qu'il siffla pour marquer la fin.
- Aah.. enfin, grogna-t-il de contentement, la tête contre le sol.

Suivant le mouvement, Leonhard s'allongea par terre et soupira de soulagement.
Profitant du fait que tout le monde se reposait sur le sol tel des grosses larves amorphes il tourna la tête vers Dusan.
- Apprendre à se connaître très bientôt ? Tu m'intéresses là ~

Dusan eut un petit sourire en coin tandis qu'il s'autorisait à soutenir son regard, se léchant doucement les lèvres.
- Vraiment ? Je me demande quelle est ta définition de se connaître, alors... murmura-t-il en réponse, ses yeux accrochés aux siens tandis qu'il s'étirait souplement, la taille cambrée.

Par réflexe, les yeux de Leonhard lâchèrent le visage de Dusan pour le regarder s'étirer. C'était ... Beaucoup trop alléchant pour une situation pareille.
- Mmmh ... Se connaître ... De façon plus proche ? proposa l'allemand en remontant ses yeux pour le regarder de nouveau, sans se départir de son petit sourire, mi-taquin, mi-pervers.

De façon plus proche... Retenant un petit rire, Dusan s'allongea sur le dos et ferma les yeux en affectant un air détaché, les bras croisés derrière la tête.
- Tu n'es pas très clair, l'Allemand... Tu peux préciser un peu ? chuchota-t-il, tournant la tête vers lui pour lui faire un petit clin d'œil.

Profitant de la masse des cobayes allongé par terre pour se rapprocher en toute discrétion de Dusan, Leonhard s'allongea sur le ventre, le visage tourné vers le yougoslave.
- Se rapprocher dans un coin tranquille, et charnellement si possible ~

- Ca commence à être intéressant, souffla-t-il en retour.
Après un regard rapide vers l'entraîneur pour vérifier qu'il ne les regardait pas, il lui effleura doucement le bas du ventre du bout des doigts, se mordant la lèvre en sentant sa peau chaude et ses muscles durcis. Putain...
- Tu peux me donner une idée de ce que tu me ferais alors ?~

Un frisson de surprise le parcourut rien qu'à ce simple effleurement. Sans se l'avouer, son enfermement après avoir été accusé de l'explosion du camp l'avait coupé de ses amis avec bénéfices, alors on peut dire que ce genre de moment commençait vraiment à lui manquer.
- Ça sera pas mieux que je te garde la surprise ? Mais je peux t'assurer d'une chose ; tu vas gémir comme jamais ~

Dusan retira sa main à regret et se redressa sur ses coudes pour étirer sa nuque, amusé par son assurance.
- Cela ne serait pas plutôt une mauvaise chose ?~ Vu comment on est pas exactement tranquilles... termina-t-il en haussant les sourcils.
- Bien, assez de repos comme ça, on reprend ! lança l'entraîneur avant de siffler, balayant l'assemblée d'un regard d'acier.
- Putain.

- Ca dépends si t'arrives à te contrôler ou pas, moi je te donne juste les faits, lança avec un petit sourire Leonhard avant de soupirer bruyamment et de se relever, déjà ennuyé.
- Qu'est-ce que ça va être maintenant ...

La matinée s'était succédée ainsi en une suite pour le moins infernale d'exercice, de sept heures jusqu'à dix heures. Après quoi, ils avaient eu droit à un second examen médical - cette fois pour évaluer les effets de l'effort intensif prolongé sur leurs corps.
Bref, quand ils rentrèrent enfin dans leur petit domicile commun, tous étaient crevés et à des degrés variés de mauvaise humeur... jusqu'au déjeuner.
Cette fois, c'était un vrai luxe qui s'offrait à eux : du ragoût, généreux en bœuf, en bouillon, en légumes d'hiver. Comble du bonheur, du pain brun accompagnait le tout.
- Il y a donc encore un Dieu ici, commenta Irina à moitié sérieusement tandis qu'elle se servit une portion généreuse, le ventre grondant et la peau encore humide de sueur.

Autant au début Mickaël avait trouvé ça plutôt "amusant" de faire ce genre d'exercice, autant après trois à les subir, allié à une nuit beaucoup trop courte, il était épuisé, aussi, l'odeur de viande le fit saliver et il doubla Abel qui lui lança un regard à moitié outré et assassin.
Parce que le rouquin avait effectivement souffert de ces exercices, et il avait failli cracher ses poumons à plusieurs reprises.
- Hé, si c'est comme ça chaque jour, c'est mieux que la prison, répondit Mickaël après s'être servi.
Son assiette en main il vint s'assoir à une table avec Irina, attendant Abel et Andreï. Maintenant que leur groupe était plus ou moins formé ça serait dommage de changer ce qui commençait à devenir une habitude.

- J'imagine que c'est dans leur intérêt de nous garder en bonne santé, répondit Irina en piquant dans son assiette remplie et avaler une première bouchée. La viande était quelque peu coriace, mais le goût, délicieux.
- Et ça m'arrange bien, j'dois dire ! termina-t-elle avec un grand sourire, s'emparant d'une des larges tranches de pain brun déjà coupées. En face de Mickaël, Andreï prit sa place pour se servir avec appétit à son tour, après Abel.

Dusan soupira de soulagement tandis qu'il s'asseya aux côtés de Leonhard, remplissant son assiette avec impatience. Heureusement, ils semblaient avoir préparé double dose : la nourriture ne manquait pas pour quinze.
- Avec de l'exercice et un régime pareil, p'têtre bien que je finirais par te ressembler un peu plus, glissa-t-il à l'oreille de l'Allemand avec un petit sourire.